Killing Bono : sur les traces de U2
Killing Bono est une vraie petite perle. Cette comédie anglaise retrace le destin hors du commun de Neil et Ivan McCormick, deux frères qui ont grandi aux côtés de Paul Hewson, le futur Bono, et qui ont côtoyé le groupe U2 à ses premières heures.
Neil est un adolescent persuadé qu’il va poser son empreinte dans l’univers musical rock mondial et forme un groupe pop-rock avec son petit frère Ivan. Alors que ce dernier est pressenti pour intégrer le groupe de Paul Hewson au temps du lycée, Neil décline l’offre sans en parler à son frère. Convaincu du potentiel musical qu’il a à offrir et face à la difficulté de percer dans la musique, Neil vit mal le succès inopiné de son pote de lycée, Paul Hewson alias Bono, devenu leader du groupe U2. Par jalousie et par amour-propre, il refuse certaines opportunités dans le monde musical proposé par Bono afin de réussir par lui-même et prouver aux autres mais aussi à lui-même qu’il est capable de se mesurer aux plus grands.
Killing Bono est une histoire complètement hallucinante et hors du commun qui mêle les thèmes de la fraternité et de la confiance en soi. Véritable parcours initiatique, ce film décrit avec justesse les étapes de la vie, galères ou succès, qui construisent un homme et son destin. Ben Barnes incarne parfaitement le rôle de Neil McCormick, laissant entrevoir toute la folie du héros principal, et forme un duo impeccable avec Robert Sheehan (Ivan McCormick) oscillant entre drame et comédie.
Pour aller plus loin, ci-dessous un résumé de l’article paru dans The Telegraph où Neil Mc Cornick aborde Killing Bono (source U2ACHTUNG.com)
« Quand j’étais jeune, j’étais obsédé par la célébrité. J’étais persuadé que c’était mon destin de devenir une énorme rock star planétaire. J’avais tout prévu : les concept-albums, les tours du monde façon science-fiction, le premier groupe à jouer sur la lune… Il se trouve que mon copain d’école, Paul Hewson, avait eu la même idée. Il créa un groupe nommé Feedback, qui eu brièvement pour guitariste mon jeune frère Ivan. Ca n’a pas marché et j’ai récupéré Ivan pour mon propre groupe punk : Frankie Corpse and the Undertakers. Nous avons joué pour la première fois à l’école Mount Temple à Dublin, en 1977, en compagnie du groupe de Paul, qui entre temps avait changé de nom pour devenir The Hype.
C’est ainsi qu’a débuté mon odyssée personnelle dans le monde du rock and roll. Treize ans d’occasions manquées, de transactions ratées, de mauvais jugements et de malchance. Les frères Mc Cornick s’exilèrent à Londres, furent courtisés par les majors et par de grands managers, puis séduits, signés et enfin abandonnés sans avoir sorti le moindre disque.
Alors, à la fin des eighties, je me suis retrouvé en train de jouer au Coach and Horse à Wembley alors que nos ex-copains de classe jouaient en bas de la rue, au Stade de Wembley. Paul avait adopté son surnom de Bono. Le groupe s’était lui-même donné le nom de U2.
Mon histoire est une très ordinaire histoire de rock, pleine de grands rêves et d’ambitions contrariées. Il y a bien plus de groupe qui échouent que de groupes qui réussissent. Le tournant de mon histoire tient au fait que mes amis sont devenus les plus grandes rock stars de la planète. Moi, je suis devenu critique de rock.
Ca m’a pris un moment pour accepter tout ça, pour mesurer ma jalousie, pour mettre en perspective mes ambitions et en tirer quelques leçons de vie. Mais finalement, j’ai tiré un livre de nos mésaventures : «J’étais le double de Bono » (I was Bono’s Doppelganger). Le titre était inspiré d’une blague de Bono, suggérant que nous étions des opposés cosmiques, et que j’avais absorbé toute sa malchance. « Si tu veux retrouver ta vie, tu n’as qu’à me tuer !», avait-il dit. Il pensait que j’aurais dû intituler le livre Killing Bono, ajoutant : « Je connais un tas de gens qui aimeraient porter ce T-shirt ! ».
Il m’a laissé de nombreux messages sur mon répondeur : « Neil, c’est Bono. Tu dois me tuer. C’est pour ton bien. Et pour le mien”. Il avait raison, naturellement, c’est un meilleur titre et il a été préféré par les éditeurs américains.
Nick Hamm m’a contacté après la parution de mon livre en 2003, pour me dire qu’il voulait une option sur les droits du film. C’était un appel que j’avais espéré secrètement pendant toute ma vie. Je pense toujours qu’il était fou. C’est une histoire erratique, anecdotique, étalée sur toute une vie, dans laquelle la rédemption, si elle arrive, est presque entièrement intérieure, une lente acceptation du fait que nous avons à faire à la vie telle qu’elle est, et non pas telle que nous voudrions qu’elle soit.
Nick Hamm l’a vue comme la vie de tout le monde, car beaucoup de gens ont davantage l’expérience de l’échec que celle du succès. Il a fait quelques films et connu, à des degrés variés, le succès et, plus significativement, l’échec. Quelque chose dans mon histoire lui a parlé ».
A voir à tout prix et en plus c’est une histoire vraie !
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